Nous voici maintenant en Ontario, une province qui peut paraître entièrement anglophone. Mais, comme nous le verrons, la vie en français dans notre province ne s’est jamais tarie depuis ses débuts au XVIIe siècle.
L’histoire de la présence française en Ontario débute avec les explorations du jeune Étienne Brulé en 1610 et l’établissement de la première mission jésuite à Sainte-Marie-aux-Pays-des-Hurons en 1639. Les Français sont les premiers Européens à révéler les ressources naturelles et économiques du territoire, qui deviendra l’Ontario, et à nouer des alliances avec les autochtones. Champlain passe l’année 1615 en sol ontarien afin de tisser des liens avec les Hurons-Wendats et établir les bases de la traite des fourrures. Le 1er août 1615, il rencontre le chef Huron-Wendat à Toanché (maintenant Penetanguishene). L’histoire du français en Ontario est admirablement documentée sur le site de Jacques Leclerc : L’aménagement linguistique dans le monde.[2] Nous allons ici vous présenter cette histoire en bref, suivant ses principaux jalons, de ses débuts à aujourd’hui. La plupart des données présentées ici proviennent de ce site. Lorsque ce n’est pas le cas, nous le signalerons. Commençant à rebours, sachez que nous, les francophones de l’Ontario, ne comptons que pour 3,8 % de la population de notre province, ce qui fait de nous représentons une très petite minorité en terme de pourcentage. Cependant, ces 493 300 francophones constituent la minorité provinciale numériquement la plus importante du Canada, exception faite de la minorité anglophone du Québec (599 230 en 2011). Par comparaison, les francophones du Nouveau-Brunswick, qui sont beaucoup moins nombreux (233 530 locuteurs), comptent pour 31,5 % de la population de leur province.[3] Signe des temps, on dénombre près de 60 000 francophones appartenant à une minorité « visible » en Ontario, ce qui signifie une augmentation de plus de 40 % seulement entre 1996 et 2001. Ces minorités francophones représentent 10,3 % de la population francophone de la province. Dans une ville comme Toronto, ces francophones représentent un francophone sur trois et un sur sept dans les régions d’Ottawa et d’Hamilton. Ces nouveaux immigrants proviennent des régions suivantes : 31,5 % de l’Afrique, 30,5 % de l’Asie et 18 % du Proche-Orient.[4] La langue française était présente en Ontario bien avant la langue anglaise, alors que le « Pays-d’en-Haut » faisait partie de la Nouvelle-France. À cette époque, environ 2000 Français vivaient dans cette grande région de traite des fourrures où, généralement avec des épouses indiennes et des enfants métis, ils formaient une classe bien différente des Français de la vallée du Saint-Laurent (le Québec). Malgré tout, ces coureurs des bois, officiellement célibataires, ont fait connaitre la langue française à l’ouest du territoire de la Nouvelle-France. À long terme, le métissage entre Français et Autochtones allait donner naissance à un peuple distinct, les Métis, qui fondèrent leurs propres communautés le long des rives des Grands Lacs. La plupart de ces Métis finirent par parler français, même si leur langue contenait beaucoup de mots autochtones rappelant une partie de leurs origines. La langue parlée par les francophones d’aujourd’hui provient non pas des Français du XVIIIe siècle ou des coureurs des bois, mais de l’immigration originaire du Québec. C’est pourquoi le franco-ontarien parlé par les francophones de l’Ontario est relativement proche du franco-québécois. Toutefois, le franco-ontarien n’est pas aussi homogène que peut l’être le franco-québécois, en raison de notre dispersion géographique et de notre plus ou moins grande proximité avec les anglophones. Il n’existe pas un type de variété franco-ontarienne, mais quelques-uns. On ne trouve pas en Ontario un même français partagé par tous les francophones. Tout dépend du degré de bilinguisme individuel. Par exemple, un francophone de Sudbury appartenant à une classe ouvrière ne s’exprime pas de la même façon qu’un francophone de parents universitaires vivant dans le quartier de Vanier à Ottawa. Plus un francophone appartient à un milieu instruit, plus il sera familier avec le français standard. Cela n’exclut pas qu’un agriculteur du comté de Prescott-Russel puisse s’exprimer en un français pratiquement exempt d’anglicismes. De plus, selon la linguiste Danielle E. Cyr (auteure du présent feuillet), le nombre d’immigrants récents, en provenance des pays francophones d’Europe et des régions citées plus haut, ajoute une nouvelle variété qui entre en compétition avec celles plus anciennes. Ainsi, il est presque impossible d’obtenir un poste d’enseignant de français au niveau universitaire si on ne maîtrise pas une variété quelconque de français européen ou des anciennes colonies françaises. Étrangement, les personnes parlant le français standard canadien ont de la difficulté à obtenir des postes, contrairement aux francophones d’Égypte, du Bénin, du Congo, de l’Iran ou de la Tunisie. C’est comme si, au Québec, on éloignait de l’enseignement de l’anglais langue seconde les Canadiens anglais parlant le standard canadien pour leur préférer des professeurs maîtrisant plutôt l’anglais britannique, australien ou sud-africain! Durant tout le XVIIe siècle, le territoire habité par des colons français ne s’étendait guère au-delà de l’ouest de Montréal. Afin de manifester la présence française, les gouverneurs de la Nouvelle-France avaient fait construire de nombreux forts. Citons, entre autres, le fort Pontchartrain (ou fort Pontchartrain du Détroit : aujourd’hui Détroit), le fort Frontenac (aujourd’hui Kingston), le fort Niagara, le fort Rouillé (aujourd’hui Toronto), le fort Presqu’Ile, le fort Le Bœuf, le fort Oswego, le fort Kaministiquia, etc. Plus à l’ouest encore, les Français érigèrent d’autres forts dans ce qui est aujourd’hui la région de Winnipeg (Manitoba) : les forts La Reine, Dauphin et Bourbon.[5] Puis la Conquête britannique et la cession du Canada en 1763 à l’Angleterre ramenèrent en France les officiers et les administrateurs coloniaux. Le reste de la population des Grands Lacs se dispersa et périclita. Une très faible proportion des francophones actuels habitant l’Ontario remonte à ces populations françaises établies dans cette région depuis plus de trois cents ans. Après 1763, le territoire des Grands Lacs fut considéré comme « non habité » et abandonné aux coureurs des bois francophones. Une décennie plus tard, la guerre de l’Indépendance américaine (1775-1783) entraîna l’arrivée de loyalistes anglophones dans la région et ensuite la création du Haut-Canada en 1791. La province du Haut-Canada correspondait plus ou moins à la partie méridionale de l’Ontario d’aujourd’hui, c’est-à-dire la région des Grands Lacs (hinterland). L’Acte constitutionnel de 1791 répondait aux vœux des loyalistes qui, refusant de cohabiter avec les Canadiens avec leurs lois civiles françaises et leur religion catholique, se virent proposer de s’installer dans la région par le gouverneur général Frederick Haldimand (1718-1791). Avec l’arrivée des loyalistes, les francophones furent exclus des postes administratifs. Le gouverneur Simcoe fit tout pour effacer toute trace française, et même autochtone, dans sa colonie. Simcoe rebaptisa un certain nombre de toponymes. Ainsi, Toronto devint York, le lac des Claies fut changé en Simcoe Lake, la rivière La Tranche en Thames River, la rivière Chippewa en Welland River, la rivière Toronto en Humber River, la rivière Wonscoteonach en Don River, etc. Cette pratique s’inscrivait dans une politique visant non seulement à effacer le plus possible les rappels à la toponymie française et autochtone, mais aussi une façon de rendre hommage à ses amis du régime. Néanmoins, les autorités laissèrent les francophones se doter d’écoles confessionnelles françaises à côté du nouveau réseau d’écoles publiques (les common schools). Il s’agissait d’écoles séparées qui devaient permettre à la minorité confessionnelle d’une section scolaire de se doter, aux frais de l’État, d’une école parallèle à celle de la majorité. Ce n’est qu’après 1840 que la faible population francophone de l’Ontario reçut des renforts. À partir de cette date, le Québec déversa le trop plein de sa population dans l’est du Haut-Canada. Ce fut d’abord une vague de peuplement agricole dans les comtés de Prescott et de Russel (aujourd’hui Prescott-Russel), alors que des Québécois de la région de Rigaud (comté de Vaudreuil-Soulanges) et de Montréal vinrent s’installer dans cette région transfrontalière, encouragés par Mgr Bruno Guigues, évêque de Bytown (alors Ottawa), qui fonda une société de colonisation francophone en 1849. Sous l’Union, les écoles françaises continuèrent d’avoir une existence légale. On enseignait l’anglais comme langue seconde aux enfants en se servant du français. À partir des années 1880, d’autres importants contingents de Canadiens français en provenance du Québec — généralement de la région de Montréal et de l’Outaouais — vinrent s’établir dans le nord-est ontarien, soit dans la région de Sudbury, et après 1910 dans celle de Hearst, plus au nord. La plupart des francophones d’aujourd’hui proviennent de Québécois ayant immigré en Ontario au XIXe siècle, afin d’y travailler dans les secteurs agricole, minier ou forestier. Mais ils n’ont jamais pu faire le poids devant l’arrivée massive des immigrants de langue anglaise. En 1885, le gouvernement ontarien d’Oliver Mowat fit adopter une loi exigeant que l’on enseigne l’anglais dans toutes les institutions scolaires, même françaises. Le Département de l’éducation de l’Ontario autorisait néanmoins l’usage du français dans les premières années du primaire dans des écoles bilingues si les enfants ne comprenaient pas l’anglais. En 1912, sous le régime conservateur de James Pliny Whitney, le fameux Règlement 17 imposa la suppression de l’école française publique, mais ce fut une version légèrement modifiée en 1913, qui fut mise en vigueur. Les anglo-protestants de l’époque croyaient que l’usage du français dans les écoles de l’Ontario constituait une menace pour l’intégrité de la province en tant que communauté anglophone et protestante. À la suite du Règlement 17, le Conseil des écoles séparées d’Ottawa (CESO) organisa la résistance en donnant pour consigne à ses instituteurs de continuer à enseigner le français comme ils le faisaient auparavant. La plupart des conseils scolaires bilingues de l’Ontario décidèrent de suivre l’exemple du CESO. Afin de casser la résistance franco-ontarienne, le Département de l’éducation de l’Ontario décida de répliquer au moyen du Règlement 18 qui menaçait de représailles les conseils scolaires, les instituteurs et même les élèves récalcitrants. Le Règlement 18 prévoyait le congédiement des instituteurs et le retrait des subventions gouvernementales. Ce n’est qu’en 1927, à la suite du rapport de la commission Scott-Merchant-Côté, que le gouvernement de Georges Howard Ferguson établira un système d’écoles primaires bilingues où le français deviendra la principale langue d’enseignement. La controverse nationale que le fameux Règlement 17 a suscitée contribua largement à façonner l’identité franco-ontarienne et mobilisa durant des décennies les membres de cette minorité afin de préserver la communauté francophone. L’existence des Franco-Ontariens resta basée sur la lutte contre l’assimilation au moyen de la langue et de la religion communes. Les limites de cette stratégie furent atteintes au cours des années 1960, lorsque les mouvements indépendantistes québécois remirent en question l’existence même d’une « communauté canadienne-française catholique ». Au cours des décennies qui suivront, les Franco-Ontariens réussiront à développer leur propre réseau scolaire, non sans difficulté et au prix de luttes incessantes. Jusqu’en 1969, pas une seule école française de niveau secondaire (sauf pour les 9e et 10e années) ne put bénéficier d’une aide gouvernementale; l’enseignement primaire en français avec l’anglais obligatoire s’est maintenu entretemps comme un privilège accordé à la minorité. Heureusement, cette situation fait maintenant partie de l’histoire ancienne. Il n’empêche que, à l’instar des autres provinces anglaises, l’Ontario n’avait pas hésité à adopter des lois anti-françaises. L’Ontario a toujours refusé d’accorder le statut de langue officielle au français, et ce, malgré la recommandation de la Commission Laurendeau-Dunton (1968), malgré la Constitution canadienne (1982), malgré les pressions exercées par le gouvernement fédéral et malgré les rapports successifs des commissaires aux langues officielles du Canada. Le gouvernement ontarien a toujours préféré une approche « sans tambour ni trompette » et prudemment « étapiste » qui, il faut le reconnaître, a donné lieu à des progrès importants pour les francophones de cette province. On peut déplorer l’extrême lenteur du gouvernement sur la question linguistique, mais elle peut s’expliquer dans une certaine mesure. Jusqu’à la fin des années 1960, la politique linguistique adoptée par le gouvernement ontarien s’était toujours appuyée sur des privilèges accordés aux francophones avec parcimonie et facilement révocables. Une telle politique permettait de satisfaire la minorité francophone en ménageant la susceptibilité de la majorité anglophone. C’était une question de pragmatisme politique; on réussissait ainsi à distiller au compte-gouttes les droits de la minorité francophone. Cette politique a toujours favorisé jusqu’à maintenant le parti au pouvoir et elle semble avoir permis d’éviter les problèmes rencontrés ailleurs, par exemple, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. C’est seulement à partir de 1968 que les autorités de l’Ontario ont commencé à élaborer une politique linguistique plus globale et plus ouverte à l’égard de leur minorité francophone. La reconnaissance des droits des francophones progressa sensiblement avec l’adoption de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982, qui obligeait les provinces à ouvrir des écoles aux minorités de langue officielle. La Cour d’appel de l’Ontario considéra que certaines des dispositions de la loi sur l’éducation de la province étaient inconstitutionnelles et reconnaissait le droit de tous les francophones de l’Ontario à une éducation en français. Au cours des années 1980, l’Ontario transforma progressivement sa politique linguistique en l’orientant vers une position beaucoup plus conciliante à l’égard de sa minorité francophone. C’est sous le régime libéral du premier ministre David Robert Peterson que fut adoptée en 1986 la Loi sur les services en français. Le préambule de la loi reconnaissait au français son rôle historique dans la province, de même que la nécessité de sauvegarder et de protéger ce patrimoine culturel. Les Franco-Ontariens sont habitués à vivre des hauts et des bas avec la langue française, car rien n’est jamais acquis de façon définitive dans cette province. C’est en 1998 que le gouvernement ontarien de Mike Harris a créé 12 conseils scolaires francophones (dont quatre publics et huit séparés), mais il l’a fait seulement parce qu’il y a été contraint par une décision de la Cour suprême. Encore là, soulignait l’Association canadienne-française de l’Ontario, l’ACFO (remplacé le 1er avril 2006 par l’AFO, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, suite à la fusion de l’ACFO et de la Direction Entente Canada-Communauté Ontario ou DECCO), les mécanismes de financement de ces conseils, tels que définis par le Parlement, désavantagent les francophones. Malgré ces difficultés, les francophones ont éprouvé une grande satisfaction face à la réalisation de la gestion scolaire. C’est du moins ce que la journaliste Huguette Burroughs a exprimé dans Le Journal de Cornwall du 2 avril 1998 : « L’avenir commence maintenant […]; la gestion scolaire pour et par les francophones est maintenant une réalité indéniable. » En mai 2001, un comité de conseillers municipaux adopta une politique municipale en faveur du bilinguisme officiel à Ottawa (dont le dossier était en cours depuis dix-huit mois); la question devait être soumise au vote de l’ensemble du Conseil municipal. Cette politique visait à assurer aux francophones l’accès à des services dans leur langue pour l’ensemble de la nouvelle Ville d’Ottawa. Le règlement obligerait 37 cadres supérieurs à pouvoir lire et parler le français, et tout anglophone embauché pour ces postes aurait jusqu’en 2009 pour apprendre le français. En juillet 2007, le gouvernement de Dalton McGuinty a créé le Commissariat aux services en français, alors que rien ne l’y obligeait. Le grand mérite du premier ministre Dalton McGuinty a été de reconnaître qu’il en coûtait proportionnellement plus cher de soigner et d’instruire une minorité que la majorité. Dans le domaine de l’éducation, la minorité francophone coûte plus cher par élève que la majorité, car elle est plus dispersée. Si les services en français sont médiocres et de second ordre, les francophones vont délaisser le réseau français pour le réseau anglais. Le budget consacré à l’éducation pour les francophones est passé de 650 millions à 1,1 milliard de dollars par année. De plus, le gouvernement de Dalton McGuinty a élargi la définition du mot « francophone ». Au lieu de considérer comme francophone toute personne ayant le français comme langue maternelle, dorénavant ce fut toute personne ayant une bonne connaissance du français et qui l’utilise à la maison. Du coup, les francophones de l’Ontario sont passés de 500 000 à 600 000. Cette nouvelle définition modifie les critères de recrutement dans les écoles françaises qui peuvent compter sur un bassin plus grand. En février 2016, la première ministre Kathleen Wynne, a offert aux Franco-Ontariens les excuses du gouvernement à l’égard du fameux Règlement 17 qui avait banni l’enseignement du français des écoles ontariennes de 1912 à 1927. Le domaine de la législature fut l’un des premiers domaines touchés par le gouvernement ontarien. En 1970, celui-ci modifia les règles du Règlement de la Chambre afin de permettre l’utilisation du français au Parlement de la province. Depuis lors, en vertu de l’article 13 du Règlement de la Chambre, les députés francophones peuvent, s’ils le désirent, s’exprimer en français. Un système de traduction simultanée est disponible sur demande (sans préavis) ce qui, avec le Nouveau-Brunswick, demeure un service tout à fait exceptionnel au Canada. De plus, depuis le 1er janvier 1991, toutes les lois ontariennes sont traduites de l’anglais au français. Auparavant, la version française ne constituait jamais le texte officiel, car elle demeurait une simple traduction. Depuis 1991, le texte français est réputé avoir une valeur égale à l’anglais à la Législature ontarienne. Bref, le français ne constitue plus, grâce à la Loi de 1986 sur les services en français, un privilège accordé en vertu du Règlement de l’Assemblée. De plus, les francophones disposent de programmes universitaires en langue française à l’Université d’Ottawa, à l’Université Laurentienne de Sudbury, au Collège universitaire de Hearst et au collège Glendon de l’Université York à Toronto. En 1998, on comptait environ 15 000 francophones inscrits dans les universités ontariennes dont près de 10 000 à temps complet. Cependant, l’existence de ces universités plus ou moins partiellement bilingues ne fait pas l’unanimité. En effet, la majorité des étudiants et des programmes universitaires sont de langue anglaise. Au début de 2017, le gouvernement de l’Ontario a mis sur place un comité chargé de préparer la fondation d’une nouvelle université entièrement de langue française dans la région du grand Toronto. Il y aurait davantage à dire sur les services en français, le système scolaire en français, les régions désignées francophones ou bilingues et la radiotélévision en français en Ontario. Contentons-nous de vous citer la Société Radio-Canada, TFO, la reconnaissance par la Francophonie de l’identité culturelle franco-ontarienne, l’accès aux services en français dans les domaines de la santé, des services sociaux, de la justice, des services gouvernementaux, la création de l’Office des affaires francophones, des droits scolaires des Ontarois[6] et d’une vingtaine de journaux hebdomadaires en français. En terminant, comme l’affirme Jacques Leclerc dans la conclusion de son chapitre sur l’histoire du français en Ontario : « Quoi qu’il en soit, l’Ontario demeure certainement l’une des provinces canadiennes à avoir réalisé le plus d’efforts pour accorder une reconnaissance juridique à la langue de sa minorité francophone. On peut même affirmer que cette province a délaissé ses politiques sectorielles pour pratiquer une politique plus cohérente et plus globale. Mais il reste encore du travail à accomplir; le gouvernement ontarien devrait en particulier rendre sa législation linguistique moins restrictive à l’égard du français dans les tribunaux administratifs et quasi judiciaires, et obliger certaines municipalités à se conformer à la politique linguistique officielle. » Et il va plus loin, en disant que: « Il est vrai que, lorsqu’on compare la situation des francophones de l’Ontario avec celle des autres provinces anglaises (sauf le Nouveau-Brunswick), force est de constater que l’Ontario va plus loin que les simples prescriptions constitutionnelles et que cette province s’est engagée jusqu’ici vers des mesures de protection relativement élaborées […]. » Nous sommes bien d’accord avec lui ! Bravo à l’Ontario ! ➤ Danielle E. Cyr, spécialiste en linguistique • © photo en-tête : Jean-Yves Fréchette[1] Source : ontario400.ca/histoire-de-lontario-francais/
[2] Source : axl.cefan.ulaval.ca/amnord/ontario.htm
[3] Id.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Le terme Ontarois remplace l’ancienne appellation Franco-Ontarien.